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Qu’est-ce que le syndrome de Wolff-Parkinson-White ?

Le syndrome de Wolff-Parkinson-White est une cause de tachycardie liée à la présence d’une voie accessoire appelée faisceau de Kent.

Physiologiquement, l’influx électrique naissant dans les oreillettes au niveau du nœud sinusal (métronome du cœur) descend vers les ventricules par une voie de conduction unique, le nœud atrio-ventriculaire. Rarement, il existe une voie de conduction supplémentaire entre les oreillettes et les ventricules, un faisceau de Kent. Il peut alors se former un circuit électrique sous forme d’une boucle avec 2 trajets possibles :

- Descente de l’influx électrique des oreillettes vers les ventricules par le nœud atrio-ventriculaire et remontée par le faisceau de Kent

- Descente de l’influx électrique des oreillettes vers les ventricules par le faisceau de Kent et remontée par le nœud atrio-ventriculaire

 

Qui est touché par cette tachycardie ?

0,1 % à 0,3 % de la population générale ont un électrocardiogramme compatible avec la présence d’une voie accessoire de type faisceau de Kent. Cependant, tous ne feront pas des crises de tachycardie (environ 50 %). Ces dernières apparaissent habituellement tôt dans l’enfance avec une prédominance chez l’homme.
Une cardiopathie congénitale, bien que rare, doit être systématiquement recherchée par échocardiographie. Des formes familiales, également rare, sont connues.

Quels en sont les symptômes ?

La majorité des patients porteur d’un faisceau de Kent sont asymptomatique, sa découverte étant fortuite à l’ECG.
Lorsque des crises de tachycardie y sont associées, on parle de syndrome de Wolff-Parkinson-White. Ces crises évoluent de façon paroxystiques, de durée variable (quelques secondes à plusieurs heures), avec un début et une fin brutale, associées à :  des palpitation rapides et régulières, des douleurs thoraciques, de l’essoufflement, des sensations de malaise pouvant aller jusqu’à la perte de connaissance.
Certains faisceaux de Kent sont dit malins et à risque de mort subite ; on estime ce risque entre 0,15 % et  0,39 % sur une période de 3 à 10 ans

Comment poser le diagnostic ?

Lorsque la voie accessoire est visible sur l’électrocardiogramme, le diagnostic de syndrome de Wolff-Parkinson-White est fortement probable. Le diagnostic de certitude de l’implication de la voie accessoire dans les crises de tachycardie se fera lors dune exploration électrophysiologique en salle d’intervention,au cours de laquelle des manœuvres de stimulation et d’enregistrement de l’activité électrique du cœur seront réalisées.
Parfois, la voie accessoire n’est pas visible à l’électrocardiogramme (on parle de Kent caché) mais découverte en salle d’’intervention lors de l’exploration électrophysiologique pour bilan de crises de tachycardie.

Quel est le traitement du syndrome de Wolff-Parkinson-White ?

On distingue deux traitements, celui visant à terminer la crise de tachycardie et celui visant à éviter son apparition.

 

Traitement de la crise : 

- Plusieurs manœuvres sont connues pour arrêter, avec une efficacité variable, une crise de tachycardie : boire un verre d’eau froide, le massage des sinus carotidiens, la manœuvre de Valsalva (effort d’expiration forcée à glotte fermée), la position allongée. 

- Lorsque les manœuvres ont échoué, un traitement médicamenteux peut être administré par voie intraveineuse sous surveillance médicale ou per os chez des patients sélectionnés. 

 

Traitement visant à éviter l’apparition de la crise : 

- Traitement antiarythmique (efficacité d’environ 50 %) 

- Ablation par cathéter du faisceau de Kent (efficacité ≥ 95 %) 

On m’a découvert, de manière fortuite, un faisceau de Kent sur mon électrocardiogramme, quels en sont les risques ?

Premièrement, on sait qu’environ 30 % des jeunes patients porteur d’un faisceau de Kent auront dans les suites des crises de tachycardie. En cas de palpitation dans le futur, une consultation auprès de votre cardiologue sera nécessaire. 

Deuxièmement, bien que rare, un faisceau de Kent peut être malin et donc à risque de mort subite même en l’absence de symptôme. L’évaluation de la malignité de ce faisceau peut nécessiter la réalisation d’une exploration électrophysiologique.